au collège Rosa Luxemburg d’Aubervilliers
atelier de création d’espace public
mardi 22 mai 2012, par
La classe de 4ème C du collège Rosa Luxemburg reçoit Jean Bellanger, syndicaliste, ancien prêtre-ouvrier.
La plaine, tissu industriel
Répondant aux questions des élèves, Jean Bellanger opère un déplacement, et transforme les rues du quartier en un territoire politique, terrain de lutte des travailleurs contre le démantèlement de leurs outils de production.
On ne joue plus dans la rue : on occupe l’espace, on rend visible la résistance, on s’organise.
Géographie des luttes de ceux de Lejabi, de Christofle, de Pygmy-radio, de Cazneneuve, de Gibbs, que la parole de Jean Bellanger dessine.
Auprès des jeunes élèves de Rosa Luxemburg, le décalage est important, tant la réalité du quartier à changé. Pour Jean Bellanger, le renouvellement urbain participe de cette coupure, en effaçant les dernières traces de cette histoire du travail. Les usines disparues, le combat change alors de forme, se déplace du côté de la mémoire.
“Sur le terrain, situé entre le 220 et le 194 Avenue du Président Wilson, vidé de ses usines et symbole de la volonté du pouvoir, venez nombreux participer à cette manifestation à laquelle vous convie la population de la Plaine, les travailleurs et leurs organisations”
Avenue de Pressensé, vers le stade de France, il raconte les 43 jardins ouvriers. On n’y cultivait pas que des fruits et des légumes. Les jardins, c’était l’occasion de se retrouver entre copains, d’échanger. Ici aussi il a fallu s’organiser en comité, pour pouvoir décider du règlement, pour pouvoir construire des petits cabanons et favoriser les initiatives. Les jardiniers ont choisi de prendre sur chaque parcelle un peu de terrain, pour faire un espace commun. De la cour de l’usine jusqu’aux jardins ouvriers, Jean Bellanger a poursuivi le même objectif : créer les conditions de l’émancipation.