Un atelier d’architecture au collège Jean-François Oeben dans le 12e arrondissement de Paris
2006-2007
dimanche 22 octobre 2006, par ,
Cet atelier a été conçu et animé par Magali MASCARELLO, étudiante en troisième cycle d’architecture, stagiaire à l’association didattica et soutenue par Elise Macaire et Léa Longeot de didattica. Il a été mené au collège Jean-François Oeben dans le douzième arrondissement de Paris.
Le thème général de cet atelier est la rencontre, le vivre-ensemble. L’architecture en elle-même constitue plus ici un prétexte qu’une fin en soi : c’est un support, un moyen, un medium, permettant d’aborder les questions d’intersection, d’imbrication, de réunion d’individus au sein d’espaces à différentes échelles.
Les différents exercices se sont donc plus attachés à des questionnements d’ordre sociologique qu’à l’architecture à proprement parler. Le programme a contenu des temps d’analyse et d’approche reliés à des temps de conception. Les élèves ont réfléchi aux notions d’espace privé et d’espace commun, et à leur dialectique, au travers de projets progressifs : ces notions ont constitué le fil conducteur de l’atelier. Il s’est agi globalement de réfléchir à nos espaces quotidiens, familiers, sur la manière dont on les utilise ensemble, d’abord à l’échelle du logement, puis du lieu de vie communautaire, et enfin dans l’espace public du quartier.
Ce thème sous-tend un questionnement sur le partage, la tolérance, l’ouverture à l’autre. Dans ce cadre, l’architecture, en tant qu’elle est à la fois mise en valeur et appropriation de l’espace commun au sein d’une société donnée, en tant qu’elle est une matérialisation palpable de nos modes de vie, a semblé ici être une méthode intéressante pour communiquer sur ces valeurs.
Le programme pédagogique s’est déroulé autour de dix-neuf séances d’une heure hebdomadaire, d’octobre 2006 à mars 2007, en deux étapes. Les projets ont été présentés lors d’une exposition organisée au sein du collège, du jeudi 31 mai au vendredi 8 juin 2007 ; les élèves en ont eux-mêmes réalisé la scénographie et ont assuré les explications nécessaires aux invités d’un grand vernissage (familles, enseignants, invités extérieurs). Ces mêmes travaux ont également été présentés lors de l’exposition à l’école d’architecture de Paris-La Villette (juin 2007).
L’outil utilisé a été la maquette, à partir d’éléments de toute sorte récupérés par les élèves et l’intervenante (emballages, cartons, papiers de couleurs, bouteilles plastiques…).
Dans un premier temps, les élèves ont travaillé à l’échelle des lieux de vie avec des exercices progressifs : d’abord, il s’est agi de repérer les différents types d’espaces sur des plans existants de logements simples (collectifs ou individuels), puis de dessiner son propre lieu de vie en l’analysant de la même manière ; le même travail a ensuite été appliqué à des logements plus atypiques : des lieux de vie communautaires (maison de retraite, concession africaine, centre d’insertion pour jeunes). On a ainsi appris à distinguer les espaces privés, les espaces communs, et les circulations. D’autre part, les élèves ont conçu individuellement une "boîte perso" en aménageant librement à l’intérieur d’une boîte en carton un espace personnel privé qui les représente ("individualités"). Puis, à partir d’une "île" matérialisée par un socle en carton de 20cm x20cm, ils ont réfléchi à la manière de se partager un espace à trois, en aménageant trois espaces privés et un espace commun qu’ils ont dû relier ensemble (notions d’usage, de parcours). Enfin, collectivement, ils ont regroupé les "boîtes perso" dans un "village communautaire", autour / au milieu d’espaces communs à concevoir ensemble.
Dans un deuxième temps, les élèves ont travaillé à l’échelle du quartier, au sein de l’espace public, sur la place Antoine Béclère : il s’agit d’un terre-plein situé à un carrefour à une cinquantaine de mètres du collège. Une visite du site a permis de prendre connaissance et de repérer les lieux (photographie du mobilier urbain), et a débouché sur un travail de représentation du site (maquette au 1/20°) avec l’amorce des édifices alentour et les éléments de mobilier urbain. Puis, à partir de références architecturales, chaque élève a conçu individuellement un "espace de rencontre", une œuvre architecturale qui s’insère sur le terre-plein central. Ce projet est un espace favorisant la rencontre et l’échange entre les habitants du quartier, chacun a déterminé son emplacement, son programme (usage), ses dimensions, formes, matériaux… Ce projet final est par là une œuvre collective présentant la maquette du site avec ses éléments de mobilier urbain actuel, ainsi que chacun des projets d’élève.
Une salle du collège a été prêtée durant une dizaine de jours, début juin 2007, et les trois projets "l’île", "un village communautaire" et "un espace de rencontre place Béclère" ont été exposés : ce sont les élèves qui ont déterminé la mise en scène de leurs travaux durant une demi-journée, et la salle a été "séquencée" en trois parties de manière à présenter les trois projets chronologiquement et à ménager l’effet de surprise pour les visiteurs. Un vernissage a inauguré l’exposition, en présence des élèves, de leurs familles, d’enseignants, de l’équipe administrative et d’invités extérieurs, durant lequel les élèves expliquaient chacun des projets. L’exposition a duré une dizaine de jours, et les classes sont venues la visiter avec certains de leurs enseignants.
– maquettes (14 séances d’atelier)
– exposition des travaux au collège (juin 2007)
– exposition à l’école d’architecture de Paris La Villette (juin 2007)