atelier d’architecture avec des enfants rroms roumains

Prise de connaissance du projet urbain de la municipalité et étude du quartier

SÉANCES 5-13

vendredi 6 juillet 2012, par Barbara Cucca

Séance 5 : connaître la genèse du projet de la ville sur le Haut de Montreuil,

Afin de conduire les enfants à comprendre les dynamiques et enjeux du projet urbain sur le Haut de Montreuil et repérer les changements futurs dans la ville, munie de documents municipaux du projet où se situe le quartier des enfants au centre, j’ai présenté les grandes orientations urbanistiques prévues par la municipalité. Avec des photocopies des plans prévisionnels d’aménagement et des calques, j’ai invité les enfants à dessiner les limites de Montreuil et la partie où s’inscrit le projet urbain. Ils ont aussi localisé leur terrain, les grands axes de circulation, les parcs, le trajet du futur tramway...

Séances 6, 7, 8 : observer, étudier, collecter des informations sur le site du projet urbain

Trois lieux du quartier concernés par le projet urbain ont été arpentés. Chaque enfant avait un rôle spécifique à assurer pendant les ballades, selon ses préférences d’outils :
• Salomon – croquis
• Alina - plan général/croquis
• David - plan parcours/photos
• Abel - photo du lieu
• David - photo des détails

Et pour cela, chacun avait en main un carnet personnel.

Séances 9, 10, 11, 12 : fabrication d’une maquette collective du site


L’objectif de ces séances était de représenter en maquette le morceau de la ville étudié lors de nos trois ballades. Il s’agissait de représenter d’une autre façon qu’en plans, photos et croquis. La représentation en volume ouvrirait ensuite sur des propositions de transformation. Je leur ai expliqué que l’on allait construire une maquette par rapport à une échelle que l’on doit respecter pour représenter la réalité : un centimètre sur la carte correspond à 500 centimètres dans la réalité.

Séance 13 : étudier les pratiques de la place des Ruffins et faire un programme architectural pour sa rénovation

On entrait maintenant dans la phase de conception architecturale comprenant celle de programmation. Cette séance a donc été consacrée à la définition du programme architectural de la place des Ruffins. Il s’agissait de conduire les enfants à prendre conscience de l’importance du contexte dans lequel on travaille et ainsi valoriser ce qui avait été mené jusque là : connaissance du projet urbain de la mairie, analyse urbaine (fonctionnement spatial d’une ville), repérage des usages... J’ai affiché le plan que j’avais fait et qui rassemblait toutes les données recueillies au sein de l’atelier. Le but était aussi de montrer la valeur du travail accompli.

J’ai proposé aux enfants d’élaborer un plan des pratiques sociales de la place des Ruffins. On a imaginé une légende et je les ai invité à me dire quels sont les lieux importants à cet endroit qui correspondent à des pratiques quotidiennes. Ils ont évoqué les jeux, la poste, le parc, les bâtiments, le lac, la pharmacie, le marché, les bus, les parkings, l’école et les lieux de repos. On a alors indiqué avec des flèches s’il s’agit d’activités en mouvement et avec des aplats s’il s’agit d’activités immobiles. J’ai introduit le vocabulaire pour désigner les espaces de jeux, les commerces, les pratiques culturelles, les espaces de vie, la circulation, les transports en commun, les lieux d’apprentissage. Avec une photo aérienne et un calque, chacun a commencé à faire le plan des pratiques.

J’ai demandé aux enfants pourquoi selon eux je travaille avec eux. Salomon a répondu qu’ils sont « des habitants », et qu’ils ont « des idées », David a précisé qu’ils connaissent « les lieux ». Ils ont donc pleinement conscience de leurs apports à la réflexion sur le projet urbain.

On a donc observé ce qu’il y a comme pratiques sur la place des Ruffins, avant de chercher ce qui manque. On a alors élaboré le plan des besoins afin de déterminer un programme d’aménagement. J’ai proposé des exemples pour qu’ils choisissent ensuite et développent leurs propres idées.

Alina a dessiné les éléments qui, selon elle, manquent : magasins de bonbons, Mac Donald, des arbres avec, au milieu, une table pour pique-niquer, un plateau pour faire de la musique et un lieu pour un cinéma ; elle a aussi réalisé un dessin du terrain avec une école parce qu’elle voudrait que celle-ci soit plus proche, et elle a représenté le marché qui aurait lieu le mercredi et le samedi.

David a précisé qu’ils n’ont pas besoin d’un plateau pour faire de la musique mais qu’il voulait que le marché soit plus grand ainsi que le lac pouvant alors recevoir de grands poissons ; il a ajouté qu’il voudrait un autre terrain de foot et également un cinéma en plus de celui situé à Croix de Chavaux : « je veux un cinéma où l’on peut se mettre les lunettes 3D et où les animaux sortent de l’écran ».

Portfolio