Un article d’Elise Macaire paru dans « Micro-édition et métiers de la ville »
La publi n°8, Baobab, 2016
dimanche 18 septembre 2016, par
Article paru dans « Micro-édition et métiers de la ville », La publi n°8, Baobab, à l’occasion des Rencontres Microédition et nouvelles pratiques architecturales. Un débat “Histoire des collectifs d’architectes et des passerelles entre architecture et autoédition”, qui s’est tenu à la Maison de l’Architecture en Poitou-Charentes, en partenariat avec la Fanzinothèque de Poitiers, 18 septembre 2016.
La notion d’écosophie, chez Félix Guattari, est élaborée à partir d’un travail théoriqued’articulation de trois écologies : environnementale, sociale et mentale. Grille d’analyse du monde et proposition de transformation, l’écosophie apparaît ainsi comme une praxis (théorie-pratique) politique. Il en appelle alors à la responsabilité des architectes pour construire la Cité « subjective » et « démocratique », et à réinventer le « devenir urbain » face au capitalisme, aux catastrophes écologiques ou bien au renforcement des inégalités et à la ghettoïsation des populations. Cette responsabilité « esthétique, éthique et politique » engage donc les professionnels à développer de nouvelles pratiques prenant en compte les processus de subjectivation individuels et collectifs. L’écosophie se présente ainsi comme une « sagesse de l’habiter ».
Aujourd’hui, des collectifs regroupant des architectes, des paysagistes, des urbanistes, des géographes, mais aussi des sociologues, des pédagogues et des artistes (comédiens, plasticiens) mettent en avant des démarches alternatives de fabrication des espaces publics. Ils recherchent une maîtrise plus importante des habitants sur le projet dans le cadre d’actions moins gourmandes en moyens. Le militantisme et la subjectivation (processus mettant les personnes au centre des décisions collectives) semblent construire un nouvel espace de pratiques architecturales soutenues par une approche éthique qui participe au changement des valeurs traditionnelles de l’architecture et de l’urbanisme. Ce champ s’ancre dans une forme d’économie sociale et solidaire jusqu’alors assez étrangère au domaine de l’architecture. Ces collectifs poursuivent un idéal de pratique démocratique qui s’appuie sur une pratique associative et coopérative, et sur la recherche de transversalités entre des projets de vie et des projets d’aménagement. En y regardant de plus près, on pourrait y déceler une « écosophie » en construction.
Voir en ligne : Lien vers le site de BAOBAB Dealer d’Espaces