Un article d’Elise Macaire

Des architectes dans des actions artistiques évènementielles

paru dans l’ouvrage collectrif "La mise en culture des territoires. Nouvelles formes de culture évènementielle et initiatives des collectivités locales"

dimanche 20 janvier 2008, par Elise Macaire

paru en 2008 dans La mise en culture des territoires. Nouvelles formes de culture évènementielle et initiatives des collectivités locales,
un ouvrage dirigé par Violaine Appel, Cécile Bando, Hélène Boulanger, Gaëlle Crenn, Valérie Croissant et Bénédicte Toullec,
aux Presses Universitaires de Nancy.

Présentation de l’article

Les activités d’architecture évoluent actuellement en interaction avec les transformations de l’action publique, avec notamment la montée de la démocratie participative, et les contradictions contemporaines internes à la profession d’architecte (recherche de légitimité et maintien d’une position d’élite).
En effet, suite à l’ouverture des écoles d’architecture à un public plus large [1], mais aussi à des questions de société [2], la profession connaît une diversification de ses activités. [3]

Aujourd’hui, un certain nombre architectes interviennent dans le cadre d’actions culturelles pour le compte de collectivités locales et y développent une activité artistique souvent associée à une démarche d’éducation populaire. Certains interviennent sur des projets d’aménagement et des projets urbains, notamment dans le cadre de la participation des habitants, auprès d’établissements scolaires et de structures offrant des activités culturelles ou encore dans le cadre de résidences artistiques. Bien loin de la traditionnelle activité de la maîtrise d’œuvre, et comme pour d’autres secteurs investis par les architectes [4], ces activités renouvellent les pratiques du domaine de l’architecture et semblent constituer un nouveau segment de la profession [5] .

Les pratiques artistiques que nous allons présenter [6] inscrivent souvent des actions évènementielles dans un travail de plus longue durée sur un quartier, sa mémoire, son identité et l’aménagement de l’espace. Elles utilisent la méthode du projet, inspirée du projet d’architecture, comme un espace de travail collectif qui organise les différentes dimensions d’une action culturelle -dimensions pédagogique, participative et artistique-, et implique le public dans le travail collectif. Cet usage du projet s’articule, dans le discours des architectes menant ces actions culturelles, à une critique de la dimension monopolistique de l’activité traditionnelle des architectes, à savoir la maîtrise d’œuvre de construction. Nous allons présenter le travail de quatre associations, chacune ayant développé des actions spécifiques en fonction des démarches propres à leurs membres (trois sont essentiellement constituées d’architectes). Et leurs activités artistiques ici présentées, regroupent un ensemble de pratiques qui vont des arts du spectacle et des arts visuels aux arts plastiques, mais aussi à l’organisation d’événements festifs.

[1] fin du numerus clausus.

[2] logement pour le plus grand nombre, urbanisme, diffusion de l’architecture…

[3] Sur les mutations de la profession, voir notamment Guy Tapie, « Professions et pratiques, la redistribution des activités des architectes », et Florent Champy, « Vers la déprofessionnalisation. L’évolution des compétences des architectes en France depuis les années 80 » in « Métiers », Les cahiers de la recherche architecturale et urbaine, n°2/3, éd. du Patrimoine, Paris, nov. 1999.

[4] Tapie, G. (2000), Les architectes : mutations d’une profession, Paris : L’Harmattan.

[5] Dubar, C., Tripier, P. (1998). Sociologie des professions. Paris : Armand Colin.

[6] Ce travail se trouve être le début d’une thèse de doctorat et s’appuie sur un mémoire de master de sociologie intitulé Actions pédagogiques et participatives, construction d’une hypothèse sur la socialisation "démocratique" de l’activité de l’architecte, EHESS, 2006.

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