à l’Institut Universitaire de Technologie (l’IUT) de Montreuil
17 juin 2009 à 17h
lundi 20 juillet 2009, par
La concentration et la maîtrise de la langue française. L’habitude au langage cinématographique. Le traitement filmique de la sensualité.
Pour cette séance, il y avait quatre Rromnis présentes, nous étions sept personnes en total, ce qui a mené à une nouvelle dynamique de groupe. La question du lien entre la concentration et la maîtrise de la langue française s’est posée. Il est ainsi décisif de créer et de maintenir une ambiance où les participants se sentent suffisamment à l’aise pour le signaler quand il y a des choses qu’ils ne comprennent pas. L’équipe pédagogique est présente à chaque séance et constitue ainsi la continuité de l’atelier mais le fait que les mêmes Rromnis n’y participent pas chaque fois nécessite beaucoup de répétitions afin de s’assurer que tout le monde s’habitue au langage cinématographique (plans fixes, travellings, plans larges, américains, rapprochés, champ-contrechamp, etc...) et pour que chacune se familiarise avec le but du projet, les phases différentes, la trame du film qui sera fait. Tous ces éléments sont importants pour faciliter la prise d’autonomie et d’initiatives, pour que le projet de film soit le projet de tout le monde. Avec l’analyse d’une séquence de « Nénette et Boni » comme point de départ, séquence dont l’un des thèmes est la sensualité, nous avons discuté de la façon qu’ont des images cinématographiques d’évoquer des idées par le symbolisme, des façons indirectes d’indiquer des relations, de créer une ambiance, etc. Nous avons constaté que la réalisatrice, Claire Denis, traite beaucoup de la sensualité (et de la sexualité) de façon indirecte par des images, des dialogues et des gestes symboliques. On ne voit pas de corps nus mais des gâteaux et des pains dont la forme fait penser aux corps des hommes et des femmes. Le cinéma permet d’exagérer le réel afin d’accentuer des idées à transmettre. Dans « Montreuil, ville des Rroms » aussi, il y aura des choses qu’on voudra dire, mais souvent pour transmettre des messages avec des images, il faut inventer des formes qui sont sur le registre du symbolique et de l’imaginaire. Nos films de référence sont très différents (leur forme et les sujets qu’ils traitent). Ainsi, les comparer nous permet de discuter des conséquences des choix formels sur l’histoire qu’on veut raconter.