atelier d’arts visuels à la médiathèque

Reportage au chantier et interview sur le métier de sculpteur

séance 12 – mercredi 8 janvier 2014

samedi 17 mai 2014, par Léa Longeot

C’est un grand jour aujourd’hui : le chantier du square Roser ouvre ses portes exceptionnellement pour l’équipe de l’atelier.
Les filles rencontrent Alessandrat. la sculptrice des jeux du futur square. Elle va leur montrer comment elle fixe les sculptures en bois sur le sol en béton et, leur parler de son métier.

La maîtresse de stage de Stella, Léa, anime cette douzième séance, et Felice filme.

A la médiathèque, Horia, entourée des six des sept filles, les accueille.
Léa demande aux filles de lui rappeler les différentes scènes de leur histoire. La scène finale de leur récit se déroule sur le chantier du square : elles aperçoivent Stella entrain d’aider les sculpteurs à fixer les éléments en bois.
Léa précise qu’il faudra ajouter Stella sur le photo-montage de cette scène dont les images sont réalisées aujourd’hui.
Elle interroge Hawa sur la dernière séance à laquelle la plupart n’ont pu assister.
C’était une séance préparatoire à la rencontre de la sculptrice Alessandrat : « Sur quoi vous avez travaillé avec Stella ? ». Hawa répond « Les jeux de bois : les animaux, c’est Alessandrat qui les a fabriqués ».

Léa présente le déroulement de la séance : dans un premier temps, nous allons réaliser un petit reportage sur le chantier puis nous allons mener une interview d’Alessandrat et son collègue Jean-Marc sur leur métier de sculpteur, à la Médiathèque.
Pour ces deux moments, il est nécessaire de s’organiser en équipe de deux ou trois afin de se répartir les tâches et responsabilités, explique Léa : « Nous avons besoin de trois équipes :

  • celle des photographes, qui vont faire des prises de vue, tout d’abord des matériaux, machines, outils, geste et acte technique sur le chantier puis de la situation d’interview à la Médiathèque
  • celle des preneurs de notes, qui vont mémoriser les mots de vocabulaire sur le chantier et les mots-clés de l’interview
  • et celle des poseurs de questions ».

Les filles choisissent le domaine qui leur plait, les équipes se forment très rapidement, avec l’aide d’Horia.
Les photographes, ce sont Sétou et Bidia, les questions, ce sont Bidia, Diaba et Maëlys qui les posent, et les prises de notes, Hawa, Diaba secondées par Sephora et Maëlys. Dans le deuxième temps de l’atelier, les rôles ont tourné.

En route pour le chantier ! Alessandrat attend la troupe à l’entrée, avec Jean-Marc, son partenaire et Antonio, le responsable du terrassement du chantier.

La prise de notes commence avec le terme terrassement : il est à ranger dans le thème acte technique rebaptisé opération. Est noté la définition : préparer le terrain.

Autour du plan de l’architecte, Jean-Marc et Antonio explique que le travail de terrassement est de respecter les côtes des niveaux du sol indiquées sur le plan, côtes indiquant le niveau par rapport à la mer. « Mais, comment vous calculez le niveau de la mer ? ». Maintenant, ce sont les GPS qui indiquent le niveau de la mer.

Maëlys demande : « A quoi sert cette barre au sol ? ». Jean-Marc lui répond : « C’est la patte à scellement en acier ». Sitôt dit , sitôt noté par les preneuses de notes, la patte à scellement est à ranger dans le thème matériaux. Les photographes s’exécutent également.

Alessandrat rebondit sur ce thème en demandant aux filles quels matériaux elles observent sur le chantier ? Le béton est cité : comment fabrique-t-on le béton ?. Antonio complète les réponses des filles : « On mélange du ciment, du sable, des gravillons et de l’eau ».

Puis, il est temps de voir comment les sculptures sont fixées. Jean-Marc commence par dire que, parfois, sur un chantier, il n’y a pas d’électricité, alors on a besoin d’un groupe électrogène qui la produit. Voilà une machine ! C’est noté et pris en photo.

Puis, il présente les outils qui vont permettre la fixation : le perforateur, la boulonneuse et le marteau. Et la fixation s’opère avec une cheville de fixation.

Bidia prend en photo le geste de perforer avec la perforeuse. Jean-Marc explique : « Placer la cheville dans le trou et taper avec le marteau pour l’enfoncer, c’est l’action de spiter. ». Cette opération nécessite de retirer avec la balayette la poussière de béton générée. Alessandrat montre aux filles comment faire pour ensuite les laisser essayer. Les filles sont ravies de participer à l’action.

Déjà une demi-heure que l’équipe s’évertue à tout noter, observer, questionner, prendre en photo.

Le reportage se termine par une explication d’Alessandrat de la différence des essences de bois des différents jeux présents dans le square.

Retour à la médiathèque pour interviewer Alessandrat et Jean-Marc.

Deux thèmes sont abordés : le métier et le processus de création de sculpture.

Tout d’abord, pour apprendre le métier de sculpteur, Jean-Marc raconte sa formation : « A l’école des Beaux arts, on étudie les arts, l’art plastique, la peinture, la sculpture, les arts graphiques. Nous apprenons à dessiner, à sculpter, nous visitons beaucoup d’expositions, nous lisons beaucoup de documents pour nourrir notre imagination, trouver des idées pour pouvoir après, faire nos créations. Les études sont longues et nous continuons à apprendre tout le long de notre vie. ».

Alessandrat continue en expliquant le processus de création « Choisir l’arbre, ici le sequoia, prendre la partie du tronc qui permet de créer la forme que nous voulons faire. Le tronc ainsi coupé, cela devient une bille de bois, posée au sol. Puis, il faut dessiner beaucoup de fois les formes des animaux. Pour l’animal composite que nous avons créé pour le square de votre quartier, on a dessiné plein de chats, des tortues et des papillons. Quand tout se précise et que l’idée de ce que nous voulons est trouvée, nous commençons la sculpture. On fait des maquettes ou des dessins. On tronçonne la bille pour arriver à un parallélépipède. Le bois se travaille à la tronçonneuse dehors, ensuite avec la meuleuse pour supprimer tout le bois en trop et la ponceuse pour lisser. C’est un travail très physique, c’est dur, les charges sont lourdes, il fait froid parfois… ».

Les filles sont attentives, notent, photographient les dessins réalisés au tableau par Jean-Marc et Alessandrat. « Depuis combien de temps vous travaillez ? » Alessandrat répond « Depuis 1976, cela fait 37 ans et Jean-Marc depuis 40 ans ».

L’interview touche à sa fin. Les filles remercient Alessandrat et Jean-Marc. Quel privilège d’avoir pu entrer sur le chantier alors que le square n’est pas fini. Ce square qui a une très grande importance pour les filles. Non seulement il constitue leur principal terrain de jeux, et c’est un lieu de rencontre, d’échange et de partage, le cœur de leur quartier, le Landy.

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