ATELIERS PARTICIPATIFS « LA CONSTRUCTION DES NIDS »

Projet de Cœur de bourg apaisé

Place aux Pivardias à La Petite Boissière (Deux-Sèvres), 2020

vendredi 11 décembre 2020

Aux côtés de Franck Buffeteau (architecte-urbaniste, metteur en scène, cabinet EntrEliEux) et de Nicolas Cognard (paysagiste, Agence Scape), didattica a assuré une mission d’accompagnement de la commune pour la définition des zones d’habitats propres aux Pivardias. Des ateliers à destination des habitants et de leurs élus ont été menés en deux temps :
 Un temps de découverte et de sensibilisation le 18 juillet 2020, voyage d’études pour les élus et les habitants : « la journée NID »
 Un temps de réflexion collective avec un atelier des élus le 17 décembre 2020 sur « la façon d’habiter La Petite Boissière »

“Vivre en tant que « Pivardias » c’est plus qu’habiter.”

Pour rappel, depuis le workshop mené sur la commune en 2018, l’association didattica continue d’accompagner la commune sur la démarche d’implication des habitants dans les projets d’aménagement. Lors du workshop, les étudiants avaient suggéré aux habitants de faire de leur nom (les habitants de La Petite Boissière s’appellent les Pivardias - les petits du pivert) le point de départ du « récit de territoire » et, depuis, le fil conducteur des projets est le « nid des Pivardias ».

La journée d’immersion du 18 juillet 2020 a été appelée N.I.D. : Nourricière, d’Intégration et de Découverte.

Elle s’est déroulée en trois visites portant sur des thématiques importantes pour le projet de La Petite Boissière comme la singularité de l’histoire du site et les aménagements qui en découlent. Cette journée de visites avait pour objectif de sensibiliser les nouveaux élus aux travaux menés depuis 2018 et de prolonger la réflexion sur le récit de territoire.

Visite d’une commune des Mauges de 900 habitants, Sainte Christine, avec un temps d’échange avec les élus de cette commune. La visite a porté sur une opération d’habitats particulièrement intéressante dans sa « greffe avec l’existant », notamment au moyen du déploiement d’équipements et de services, de cheminements piétons paysagers, et de la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine végétal. Cette nouvelle zone d’habitats donne ainsi une part belle à la végétation et les constructions semblent immergées d’une « mer de plantation ». Les parcelles vont de 300m² à 1000m² pour répondre à divers besoins.

Visite de Camifolia à Chemillé-en-Anjou (Maine et Loire). À partir de la culture locale de la camomille (plante utilisée dans les tisanes pour faciliter l’endormissement), le parc thématique de Camifolia se développe plus largement autour des plantes médicinales ou aromatiques. Ce « jardin botanique remarquable » interpelle les sens (vue avec les couleurs, odeurs, toucher…). Dans le prolongement de ce parc public, les aménagements dans le bourg ont été travaillés autour de l’identité de Chemillé, construite sur le bien-être et la botanique. Chemillé est devenue la « capitale française des plantes médicinales », ce qui a contribué à la dynamique du bassin de vie de la commune.

Visite d’une commune de la vallée du Layon, Aubigné-sur-layon, fleurie et animée. La singularité du patrimoine de cette petite cité vigneronne se développe au long des rues, des places, en plantation en pied de murs, au travers de cheminements dans le bourg, et au niveau de la traversée de la voie départementale comme un appel à découvrir le cœur du bourg.

Retour à la Petite Boissière et balade le long des « branches de l’arbre du nid ». La visite finale à la Petite Boissière avait pour objectif de travailler sur la « coulée verte », un petit parc, comme lien entre les différents quartiers d’habitats.

Au final, cette journée a permis de réfléchir à la philosophie des projets d’aménagement et sur les effets de celle-ci sur les évolutions du bourg et plus largement sur le territoire de la commune. Par la notion d’habiter, il s’agissait de questionner le récit commun sur le cadre de vie qui est un lieu de vie pour les habitants mais aussi un lieu de destination pour les visiteurs.

L’atelier du 17 décembre 2020 sur la façon d’habiter la Petite Boissière

Cet atelier s’est attaché à questionner la façon d’habiter la Petite Boissière en rapport avec les singularités de la commune ; puis, dans la continuité du voyage d’étude, à réfléchir au développement du bourg à long terme, et à partager des réflexions sur le nouveau quartier d’habitat. Ce projet de la municipalité s’inscrit dans une réflexion globale sur l’ensemble du territoire communal (hameaux compris) et selon une logique d’aménagements de « nids », avec des services, des habitations, des espaces publics… Il faut de tout pour faire un monde, de même il faut différents nids-quartiers d’habitats pour faire le monde des Pivardias. Ces nids sont à qualifier, et ont été préalablement repérés :

  • Le « nid des activités ». Les activités sur le territoire de la commune sont de diverses natures : industrielle, artisanale et agricole (ce qui est important pour une commune de 600 habitants). Ce « nid » fait partie du paysage, contribue au lien social, voire à nourrir les habitants.
  • Les hameaux sont sur les dernières branches de l’arbre qui symbolise la commune. Ces nids sont tournés vers l’extérieur.
  • L’agroforesterie est envisagée comme ouverture sur le paysage mais aussi comme un espace de transition entre le bourg et la campagne, un espace nourricier, de détente et de promenade, un espace pouvant être ouvert au public.
  • Le nouveau quartier d’habitations est entouré de haies taillées qui forment un labyrinthe. Ce quartier possède beaucoup de haies et les maisons sont des surprises au milieu de la végétation très prégnante.
  • Les jardins potagers sont les espaces nourriciers des Pivardias.
  • Le cimetière porte la mémoire de la commune. Il est « habité » par les gens que l’on a connus et est une ressource pour les vivants. Situé en entrée de bourg, il peut marquer une séquence et proposer une pause.
  • La place principale marque le « cœur du nid », elle est le parc « à palabre » et le lieu de la rencontre où tout le monde « cause ». Elle joue le rôle d’interface entre la mairie, la bibliothèque et l’école.
  • La grande mare, en entrée Sud est elle aussi nourricière… et d’autres lieux encore.

L’ensemble de ces lieux « nids » forment le « Village nourricier » de la Petite Boissière, il est ramifié par la coulée verte (trame du récit suggéré par les étudiants lors du workshop). Celle-ci est constituée à la fois par la végétation et le ruisseau, elle alterne paysages d’eau, de forêt et de bocage. Elle traverse la route, divers lieux de vie des Pivardias, se répand comme l’eau dans tout le bourg. Symboliquement, elle suit la promenade des habitants, elle les protège et les nourrit. L’osier et la végétation suspendue et plantée en pied de mur, prolonge cette « coulée » le long des voies et des cheminements, notamment grâce à la première plantation publique.