FILM EN ATELIERS
aboutissement de 5 ans d’actions dans le quartier du Landy
samedi 18 janvier 2014, par
Ce film raconte l’histoire d’un quartier de la banlieue parisienne en pleine mutation : le Landy.
Le fil conducteur est le récit pluriel de l’aventure culturelle mené par didattica pendant cinq ans avec des enfants, adolescents et adultes du quartier, de l’occupation d’une friche en jardin éphémère à la co-conception d’un square.
Situé sur les communes d’Aubervilliers et de Saint-Denis, le quartier Cristino Garcia Landy, est un territoire historique de la Plaine Saint-Denis. Plaine de l’industrialisation intensive française, elle a accueilli les vagues d’immigrations successives de l’histoire contemporaine ; espagnole, portugaise puis maghrébine et en particulier algérienne et enfin subsaharienne -Mali, Mauritanie, Sénégal- plus récemment.
Au début et au milieu des années 70, le quartier perd une grande partie de sa population ibérique qui avait construit de véritables villages de maisonnettes faites de courras et amorce son déclin industriel (le quartier regroupait 65 % des industries chimiques de Saint-Denis).
Le tissu urbain ainsi fragilisé voire abandonné connaît une nouvelle vague d’immigration qui, cette fois, vient du monde entier. Une population capverdienne a remplacé en partie celle du Portugal, attirée par les loyers à bas prix ou par les maisonnettes abandonnées. Les Srilankais, les Bengalis et les Maliens viennent un peu plus tard pour les mêmes raisons. Dans les interstices de ces espaces, plusieurs bidonvilles/camps de Rroms roumains voient périodiquement le jour dans le courant des années 90 pour des durées plus ou moins longues, se déplaçant au fur et à mesure des travaux de réhabilitation (ce qui ne va pas sans rappeler les quartiers en auto-construction des Espagnols de l’entre-deux-guerres et les grands bidonvilles du Cornillon et du Franc-Moisin des années 60-70).
Le quartier connaît en effet depuis une vingtaine d’années de profondes transformations urbaines (logements, bureaux, espaces publics paysagés, équipements…) qui modifient la vie des habitants. Il est classé en territoire prioritaire de la politique de la ville, identifié comme une zone urbaine sensible (ZUS). La population du quartier est marquée par une très grande précarité sociale et économique (32.5% de cette population a moins de 20 ans et souffre dans sa globalité d’un fort taux de chômage, 27%). Les jeunes de ce quartier connaissent le plus bas niveau de qualification de toute la ville avec 63% de non-diplômés contre 55% pour Aubervilliers et 38% pour la France. Ce territoire est au coeur de problématiques culturelles, sociales et politiques d’une très grande intensité, pour l’avenir de la France.