article sur le projet de didattica à Aubervilliers
Février-mars 2015
mardi 14 avril 2015, par
MÉMOIRE DE QUARTIER
GRÂCE À L’ASSOCIATION DIDATTICA ET LA BELLE IDÉE D’UNE PROFESSEURE D’ARTS PLASTIQUES DE COLLÈGE, DES HABITANTS
ONT PU PARTICIPER AUX TRANSFORMATIONS DE LEUR QUARTIER.
Tout part de l’idée d’une professeure d’arts plastiques dans un collège d’Aubervilliers. Non loin du collège se trouve une friche industrielle laissée à l’abandon. Une friche qui n’a l’air de rien mais qui rappelle l’ancien passé industriel du quartier du Landy, au temps où il était surnommé la « Petite Espagne ».
C’est cette histoire qu’elle décide de questionner avec ses élèves. Tout un travail de recueil de la mémoire du lieu est ainsi effectué avec des collégiens, mais aussi des enfants du primaire, en plus d’une observation de l’histoire des graffitis des années 1980 jusqu’à nos jours. Et tout cela s’est fait avec l’engagement de la municipalité. A la fin, Adeline Besson fait appel à un artiste de land art, qui, en y plantant des plantes dépolluantes, fait de cette friche un jardin, le poétique jardin des Fissures. Ce projet passionnant a été porté par l’association Didattica, dont fait partie Adeline Besson ; une association née dans une école d’architecture, grâce à la volonté de quelques élèves préoccupés par cette question : comment démocratiser l’architecture ? Leur réponse : « Associer les citoyens aux projets urbains. » Léa Longeot, l’une des fondatrices, a aussi participé à la suite du jardin des Fissures, quand celui-ci est devenu le square Roser. « Une artiste devait réaliser les sculptures et les jeux dans ce square, explique-t-elle. On a alors imaginé des ateliers avec elle pour faire participer les enfants de maternelle et d’école primaire. Elle venait dans les classes pendant plusieurs séances, et ensemble ils se demandaient : “Qu’est-ce qu’un square ? Quels jeux on voudrait y voir ? Quel mobilier ?”
A partir des travaux effectués par les enfants, la sculptrice faisait des propositions. » D’autres ateliers se sont déroulés au collège, et tout cela a donné lieu à une exposition visible par tous. Certains habitants ont proposé des bancs en forme de légumes, en clin d’oeil au passé maraîcher d’Aubervilliers, et c’est ce qui a été fait. « Au fil des discussions, l’idée est venue d’impliquer les jeunes du quartier grâce à des ateliers audiovisuels, proposés à la maison des jeunes. » De cette aventure riche en rencontres Léa Longeot a créé un film, Landyland se métamorphose, dont les premières projections auront lieu en février à Aubervilliers.